Bilan de la saison estivale 2025 des entreprises membres d’AEQ

Le 16 octobre 2025, nous avons invité les membres d’Aventure Écotourisme Québec à nous parler de leur saison estivale afin de nous aider à faire un bilan pour notre secteur touristique. Voici les faits saillants de ces échanges.

Malgré une météo capricieuse et plusieurs défis de gestion, la majorité de nos entreprises membres ont connu un été positif, marqué par une forte fréquentation, une clientèle plus diversifiée et un allongement de la saison.

Tendances générales

  • Hausse d’achalandage et diversification de la clientèle
    De nombreux membres ont observé une augmentation du nombre de visiteurs et un retour marqué des clientèles étrangères, notamment américaines et européennes, tandis que d’autres constatent une forte fidélité du public québécois. Les activités d’automne connaissent un engouement croissant, soutenu par des conditions météorologiques très favorables.
  • Saison plus longue
    Les participants notent que la saison estivale tend à commencer un peu plus tard, mais à se prolonger jusqu’à la mi-automne. Ce décalage ouvre de nouvelles occasions commerciales, mais crée aussi des tensions sur les ressources humaines, puisque plusieurs employés étudiants quittent dès la mi-août.

Enjeux communs

  • Conditions météorologiques et aléas naturels
    Les pluies abondantes du début de l’été, la sécheresse et les feux de forêt ont perturbé certaines entreprises. Plusieurs ont dû adapter leurs activités au niveau de l’eau, aux conditions du terrain ou à la disponibilité des ressources naturelles. Toutefois, le beau temps de la fin de l’été a permis de compenser les pertes du début de saison.
  • Ressources humaines
    Les difficultés de recrutement et de rétention du personnel demeurent un enjeu majeur. Les départs précoces des étudiants, la rareté de main-d’œuvre qualifiée et la courte durée des contrats compliquent la planification. Plusieurs entreprises ont ajusté leurs horaires ou maintenu les activités même avec des équipes réduites.
  • Préparation et sécurité des clientèles
    Un constat partagé : les visiteurs arrivent souvent mal préparés, mal équipés ou peu informés des risques. Cela se traduit par des incidents (coups de chaleur, évacuations, interventions sur les plans d’eau ou en sentier). Des efforts sont faits pour renforcer la sensibilisation à la sécurité et aux principes Sans trace à travers les communications et les "briefings" qui précèdent les activités.
  • Gestion de l’équipement et des réservations
    La question de la responsabilité en cas de bris ou de perte d’équipement a suscité des échanges. Certaines entreprises facturent les dommages directement sur leur plateforme de réservation, d’autres suggèrent de passer par les assurances. Autre enjeu récurrent : les clients ne lisent pas les informations reçues lors de la réservation. Plusieurs membres ont donc organisé des rappels automatisés ou des appels personnalisés pour transmettre les consignes essentielles.
  • Outils technologiques et gestion intégrée
    Le besoin d’une plateforme de gestion complète – réservations, inventaire, personnel – a été soulevé. Les petites structures doivent souvent adapter leurs outils à la main faute de solution adaptée à leurs réalités.

Adaptations et réussites

Malgré les contraintes, les membres ont démontré une grande résilience et une forte capacité d’adaptation.

  • Plusieurs ont su diversifier leur offre pour compenser les pertes, répartir l’achalandage sur différents sites ou simplifier leurs processus pour mieux informer les clients.
  • D’autres ont consolidé des partenariats régionaux, amélioré leur visibilité ou intégré de nouvelles technologies de gestion.
  • La collaboration avec Aventure Écotourisme Québec est largement soulignée comme un appui structurant. Exemples d'éléments positifs mentionnés : modèles de documents, formations, accompagnement en sécurité, reconnaissance accrue auprès des assureurs et des clientèles.

Défis structurels et perspectives

  • Assurances et conformité
    La question des assurances demeure centrale. L’adhésion à AEQ est vue comme un gage de sécurité, de professionnalisme et de crédibilité. Cependant, certains milieux institutionnels tendent à restreindre les activités extérieures, notamment pour des raisons d’assurance, ce qui préoccupe plusieurs membres.
  • Changements climatiques
    Les effets du climat se font sentir sur la durée et la nature des saisons. Dans le nord comme au sud, les conditions évoluent : fonte des glaces plus rapide, décalage des périodes de canot, allongement de l’été. Ces transformations obligent à revoir la planification des expéditions et l’entretien des infrastructures.
  • Visibilité et modèles économiques
    Les partenariats locaux et les outils de mise en valeur (comme les passeports ou les circuits découverte) créent un réel engouement, mais certains partenaires privés, déjà bien établis, se désengagent, jugeant ne plus avoir besoin de visibilité supplémentaire. Trouver de nouvelles sources de revenus et mieux répartir la fréquentation sur le territoire demeurent des priorités.

Conclusion

La saison estivale 2025 confirme la vitalité et la créativité du secteur du tourisme d’aventure et de l'écotourisme. Malgré les défis liés à la météo, à la main-d’œuvre et à la préparation des clientèles, les membres d'AEQ ont su maintenir des niveaux d’activité élevés et renforcer la qualité de leur offre.